Mamadou Sadio Diallo nouveau Maire : Faire de Kanel une ville verte et propre est mon rêve


Rédigé le Samedi 29 Janvier 2022 à 02:36


Très en verve au lendemain de son élection, l’ancien président de l’Association des Ressortissants de Kanel en France (ARKF) , Mamadou Sadio Diallo, ancien député APR, est le troisième magistrat de la si disputée mairie de Kanel. Pour le tombeur de Haymouth Daff, un homme qui parvient à allier avec délice, tradition et modernité, son premier mandat va être inscrit dans l’amélioration du cadre de vie et la mise en place d’un programme économique et solidaire.
Entretien.


Mamadou Sadio Diallo, nouveau maire de Kanel
Monsieur le maire, vous êtes de l ’APR mais aviez fait le choix d’aller aux élections sur les couleurs de Bunt Bi. Pourquoi ?

Comme vous le dites, je suis un des membres fondateurs de l’APR.  En tout cas, c’est ce que je considère, bon an mal an. Effectivement j’ai opté de prendre une liste parallèle, puisque le président de la république, président de Benno Bokk Yakaar, son excellence le président Macky Sall avait décidé d’investir la quasi-totalité des maires sortants, alors qu’ici à Kanel Ville, tous les membres de BBY avaient décidé de ne pas reconduire le maire sortant. C’est dans cet élan que l’ensemble des partis de BBY à Kanel m’ont choisi et investi, pour conduire, pour défendre les couleurs de BBY. De manière officieuse si vous le voulez. Puisque là, il se trouvait que je ne pouvais pas partir à ses élections avec la bénédiction de BBY officiellement. Donc, nous avons choisi de partir avec mon ami Hamady Dieng, avec le parti Bunt Bi. Lui, candidat à la présidence du département de Kanel, et moi à la mairie de la ville.

Comment s’est déroulée votre campagne ?

Elle s’est déroulée normalement, dans le calme et la convivialité. Il  y avait une osmose entre les populations et Bunt Bi. Elle s’est bien déroulée dans l’ensemble. Et déjà, je peux le dire avec le recul, la détermination des populations à sanctionner l’équipe du maire sortant, lui en tête, était très forte. Disons qu’elles ont fait preuve d’un engagement jamais vécu ici à Kanel en faveur du changement. C’était un grand moment d’exercice de la démocratie à Kanel. Une tradition chez nous et j’en profite pour féliciter tout le monde, population, acteurs politiques, candidats, pour leur esprit de dépassement et leur bonne intelligence du jeu démocratique. En vérité c’est Kanel qui a gagné.

On a dit que ces locales à Kanel ont été plus compliquées et disputées dans l’histoire de la commune. Est-ce vrai ? Et pourquoi ?

C’est vrai qu’elles ont été très difficiles, parce que chacun des candidats se sentait fort et sûr de sa victoire, et il y avait un tel engouement, jamais vécu. Nous étions 5 candidats à prendre part à ses compétitions pour le poste de premier magistrat de la ville. Ceci impliquait forcément un vote éclaté et c’est pourquoi elles ont été très difficile. Aussi, il y avait des hommes de valeurs, pétris de qualité et reconnus dans la commune comme tels. Forcément chaque camp ayant ses inconditionnels, elles ne pouvaient qu’être très disputées.  Il fallait s’y attendre. C’est pourquoi je remercie toute l’équipe qui a travaillé avec nous pour sa générosité dans l’effort, son abnégation et sa discipline. La victoire, s’il en est, leur appartient.

Maintenant que vous êtes élu , quel est votre programme ?

La ville de Kanel est confrontée à beaucoup de problèmes. D’abord il y a le problème du cadre de vie, c’est à dire tout ce qui touche à l’assainissement, très récurrent dans la zone au demeurant. Que cela soit la question de l’assainissement, c’est-à-dire des eaux usées et des eaux fluviales, Kanel étant dans une cuvette, entre des collines et la vallée, comme vous le savez, ou celle des ordures qui envahissent la Ville, c’est un véritable défi à la nouvelle équipe. Celle que j’ai l’honneur et la lourde responsabilité de diriger tant les attentes sont fortes. Nous comptons sur la mobilisation de l’ensemble des populations de la ville pour venir à bout de ses questions de cadre de vie de manière générale. Faire de Kanel, une ville verte et propre est mon rêve. Mais avant qu’elle ne soit verte, encore faudrait-il qu’elle soit propre. Maintenant il faut s’y atteler, tous ensemble. Nous compterons sur nos moyens, l’aide de l’Etat central et les apports extérieurs. C’est pour moi un préalable. Un cadre de vie sain, puis le reste. D’ores et déjà,  il faut prendre un certain nombre de mesures : renforcer les moyens du personnel de nettoiement, et la motiver, créer des canaux d’évacuation d’eau. Nous pensons à lancer le pavage de certains lieux publics, en corrélation avec l’idée de créer quelques emplois pour les jeunes qui seront formés d’ailleurs. Je suis dans le volet économique du programme donc, et là c’est pour dire que, à l’échelle de nos moyens nous essaierons de mettre en place un programme économique solidaire. Celui-ci sera structuré autour d’une agriculture familiale mécanisée, de la réorganisation et du développement du SIPA, de l’encadrement des activités pastorales par la création de voies et zones réservées etc. Il faut rapidement solutionner le problème de l’électrification de Kanel, du sous équipement des structures de santé, comme aussi le sur effectif dans les salles de classe etc. Croyez-moi nous avons un programme sans réinventer la roue.

On sait que Kanel est traversé par des clivages. Votre vision doit forcément être fédératrice !

Bien sûr, bien sûr. Vous savez ces différences sociologiques, au lieu d’être vues comme handicapantes, doivent être perçues comme une richesse. C’est vrai qu’au moment des tensions politiques, tout peut se cristalliser, et ce n’est pas le propre de Kanel. L’unité de Kanel est plus forte que les clivages identitaires, Dieu merci. Nous, nous avons le devoir de réunir tous les Kanelois, si nous voulons réussir notre mission. Je suis conscient que cela est une condition préalable. C’est pourquoi j’ai lancé déjà un appel à tous mes concurrents de venir à nos côtés travailler pour relever ensemble les défis. Tous les leaders, cadres, membres de la société civile et organisations communautaires de base. D’autant plus que nous voulons placer cette mandature dans une démarche innovante, parce que inclusive et participative. Les mois à venir vous aurez des nouvelles à ce propos, parce que nous y avons longuement réfléchi et débattu.

Kanel, on le sait, est dans une cuvette, il parait que la ville n’a plus de réserve foncière.

Exact, la ville s’grandit, sa démographie aussi. Maintenant je me passe des commentaires gênants. Nous verrons dans quelle mesure l’Etat, avec l’accord des collectivités locales limitrophes et sœurs, peut aider à une révision du décret portant délimitation du périmètre communal. Ce ne sera pas facile, je le sais. Et nous allons nous appuyer sur l’intercommunalité pour pallier certaines déficiences, par une mise en commun et une péréquation des moyens.
 
Samba Moussa LY


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