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Mesures antiterroristes et droit humanitaire : Le plaidoyer de Adama Dieng, ancien sous secrétaire général de l’Onu


Rédigé le Vendredi 9 Septembre 2022 à 12:21


Le Bureau Régional pour l’Afrique de l’ouest du Comité International de la Croix Rouge (Cicr) a organisé le mercredi 7 septembre, un «Humanitarium itinérant » relatif à l’impact des mesures antiterroristes sur l’accès humanitaire au Sahel. Selon un communiqué de presse, cette session a également permis de lancer le second numéro de la Revue internationale de la Croix-Rouge portant sur « Le contre-terrorisme, les Sanctions et la Guerre », et « Le Sahel ».


Lors de ses remarques introductives, renseigne le document, le Sénégalais Adama Dieng, membre du Comité éditorial de la Revue internationale de la Croix-Rouge et ancien secrétaire général adjoint de l’Onu, est revenu sur l’instabilité dans la région du Sahel, qui a facilité l’émergence de certains groupes « terroristes ». D’après le haut fonctionnaire « dans le but de contraindre le peuple sahélien et les décideurs à verser des rançons ou à faire des concessions politiques, ces groupes ont eu recours à diverses méthodes terroristes, notamment en perpétrant des attaques meurtrières, sans aucune distinction, contre des cibles civiles et militaires, en attaquant le public et les propriétés privées, en kidnappant des individus et plus encore. » Pour y faire face en plus des réponses militaires, la communauté internationale a développé ainsi un cadre juridique et politique qui vise à bloquer le soutien direct et indirect aux individus, groupes et organisations désignées comme terroristes – généralement à travers des sanctions, mais aussi d’autres mesures telles que des lois pénalisant certaines activités.

Néanmoins selon M. Dieng « Malgré leur légitimité en théorie, ces efforts pour couper les sources de soutien au terrorisme ont rapidement généré une nouvelle série de défis humanitaires. ». 

D’après le Cicr,  au Sahel, un nombre important de groupes armés sont parties à un conflit armé non-international, et exercent un contrôle ou une influence sur un territoire et sa population et les législations pénales relatives au terrorisme peuvent entraver les activités humanitaires impartiales (telles que la fourniture de biens essentiels à des populations civiles vivant dans des zones difficiles d’accès, les visites de détenus, les séances de dissémination sur le DIH, etc.) dans les zones sous contrôle, de facto, de groupes armés désignés comme « terroristes », et ce au détriment des personnes dans le besoin.

Ainsi selon Valentina Bernasconi, Cheffe de la délégation régionale du Cicr à Dakar, cet humanitarium ambitieux permet de Sensibiliser la communauté diplomatique de Dakar aux potentiels effets négatifs des mesures antiterroristes sur l’accès humanitaire, et à la nécessité de protéger l’action humanitaire impartiale au Sahel. « Nous souhaitons mettre en lumière les solutions existantes aux niveaux global et régional afin d’atténuer les potentiels effets néfastes des mesures antiterroristes sur l’action humanitaire, et encourager les Etats à introduire des clauses d’exemption humanitaire dans leurs législations pénales antiterroristes » a affirmé Mme Bernasconi.

Amadou Diop












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